Les Français, bons épargnants mais piètres investisseurs

vendredi 24 juin 2016

Une épargne foisonnante certes, mais mal orientée et peu optimisée. Ce mal typiquement français est souligné une nouvelle fois par une étude BlackRock/Cicero, qui a comparé les comportements d’épargne au sein de plusieurs pays européens.

Trop de liquidités, pas assez de placements financiers

Lorsqu’il s’agit de mettre de l’argent de côté, les Français ne connaissent pas de rivaux en Europe ! Une enquête réalisée en 2015 par le gestionnaire d’actifs BlackRock, auprès d’un échantillon de plus de 31 100 personnes dans 20 pays, révèle en effet que 87 % des habitants de l’Hexagone épargnent régulièrement une partie de leurs revenus, soit davantage que les Anglais (75 %), les Espagnols (83 %) ou même les Belges (83 %).

Dans le même temps, cependant, ils sont aussi ceux qui font le moins confiance aux marchés financiers pour faire fructifier leurs économies. Seuls 33 % déclarent y avoir investi : un peu plus que les Néerlandais (27 %) mais nettement moins que la moyenne constatée dans les grands pays européens comme l’Allemagne (44 %), l’Italie (45 %) ou la Suède (61 %).

Une analyse rapide de la tirelire des Français confirme le diagnostic, et révèle une disproportion des placements liquides et garantis comme le livret A ou les fonds euros des assurances-vie, qui représentent 55 % des actifs.

Actions et obligations, à l’inverse, pèsent respectivement 4 % et 3 % de leur patrimoine. Ce déséquilibre, note l’étude, n’est pas sans conséquence et pénalise fortement le rendement de leur épargne à long terme, notamment pour leur retraite.

 

En cause : un manque d’information et une aversion au risque

Les raisons du désamour des épargnants français pour les marchés financiers sont avant tout d’ordre culturel et psychologique.

Plus de 50 % d’entre eux refusent d’investir sur un fonds non garanti par peur de « perdre une partie de leur argent », et 44 % vont même jusqu’à redouter de « perdre tout leur argent ».

24 %, par ailleurs, jugent que les rendements à espérer sont insuffisants. Les effets de la crise financière de 2008, une aversion culturelle assez marquée pour le risque et le manque de confiance en l’avenir sont, selon BlackRock, les principaux facteurs qui expliquent ce positionnement très marqué de la population française.

La mauvaise connaissance des marchés financiers peut aussi expliquer en partie les résultats de l’enquête. A peine 28 % des personnes interrogées estiment ainsi que l’investissement est « fait pour les personnes comme eux », ce qui implique que de nombreux Français pensent à tort ne pas avoir les moyens de mieux diversifier leur patrimoine.



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