Retraite chapeau : Vérités et contre vérités

mercredi 19 novembre 2014

La polémique sur le dispositif des retraites chapeaux lancée par le ministre de l’économie Emmanuel Macron soulève de nouveau son lot de commentaires plus ou moins justes. Qu’en est t-il exactement ?


L’objectif d’une Retraite Chapeau : La fidélisation

La retraite chapeau est un instrument de rémunération pour les entreprises dont l’objectif est de fidéliser l’élite de ses salariés (cadres et cadres dirigeants, et dans quelques cas plus rares des employés et des non-cadres).

Ce dispositif vise à compenser la chute de revenu des cadres dirigeants lors de leur départ à la retraite, plus importante que pour les autres salariés (25% à 50% du dernier salaire seulement à la retraite).

Il s’agit d’un régime de retraite supplémentaire calculé en fonction d’un pourcentage du salaire et de l’ancienneté procurant aux cadres une rémunération additionnelle à la retraite obligatoire (CNAV, ARRCO/AGIRC).

En effet, au-delà de 300.000€, il n’y a plus de cotisations retraite et donc pas de droits acquis correspondants.


En pratique

Selon la fédération française des sociétés d’assurance, plus d’un million de salariés en bénéficient dans plus de 11.000 entreprises. Ces contrats s’appliquent essentiellement dans les très grandes entreprises et multinationales. Et les sommes exorbitantes mentionnées dans la presse ne représentent qu’une minorité des bénéficiaires et au maximum quelques dizaines de cadres dirigeants chaque année.

N’oublions pas que les retraites chapeaux subissent des prélèvements jusqu’à environ 80% par l’Etat qui est donc le premier bénéficiaire du dispositif.


Après les retraites chapeaux …

Ces contrats, généralement mis en place depuis 10 à 20 ans, tendent à disparaitre des entreprises aux profits d’autres dispositifs.

Attention à la caricature, légiférer dans l’urgence pour quelques cas exceptionnels est un procédé dangereux et peut être contre productif.

Il est impossible de les supprimer du jour au lendemain sans accorder des compensations équivalentes aux bénéficiaires.

Il serait plus judicieux de ne s’attaquer qu’au cas excessifs. Faire autrement reviendrait à interdire à tous la conduite automobile pour lutter contre quelques chauffards…


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