Retraite public/privé un écart de pension important

mardi 13 septembre 2016

Un récent rapport de la DREES souligne une nouvelle fois le différentiel important entre pensions du public et du privé, avec un écart moyen de 800 € par mois ! Certaines raisons sont déjà bien connues, d’autres le sont un peu moins.

Le constat : des retraités mieux lotis dans le public

La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, la DREES, a publié la nouvelle édition de son étude statistique intitulée « Les retraités et les retraites ».

Une véritable mine d’or pour qui s’intéresse au montant moyen de la pension des retraités français, et plus particulièrement à la forte différence qui subsiste entre les retraites moyennes du public et du privé.

En considérant uniquement les retraités « unipensionnés » – c’est-à-dire ceux qui ne dépendent que d’un seul régime –, il apparaît que la pension moyenne des fonctionnaires et assimilés (fonctionnaires civils d’État, collectivités territoriales, hôpitaux, régimes spéciaux…) atteignait 1 958 € brut par mois au 31 décembre 2014. La retraite moyenne des pensionnés du secteur privé (salariés, travailleurs non salariés et agriculteurs) s’élevait dans le même temps à seulement 1 136,50 € brut. Soit un écart de plus de 820 € par mois qui, ramené à une retraite moyenne d’une durée de vingt ans, équivaut à quasiment 200 000 € de plus en faveur des retraités du public.

Ce chiffre est à interpréter avec beaucoup de précaution. En effet, il est important de souligner que le montant moyen de la pension retraite du privé est quelque peu biaisé malheureusement par les femmes ayant connues des carrières incomplètes. 


Comment expliquer l’ampleur du phénomène ?

Les défenseurs des régimes de retraite du public avancent fréquemment un argument : les pensions y seraient plus élevées en raison de la proportion plus importante de professions nécessitant un haut niveau de formation, et donc mieux rémunérées. De fait, la fonction publique d’État est par exemple composée à 50 % d’agents de catégorie A, et à 5 % issus de la catégorie A+.

En dépit de cette explication, un fonctionnaire partant à la retraite avec un taux plein touchera 75 % de sa rémunération de base, contre 50 % dans le privé. Cette rémunération de base, de plus, est calculée en fonction des six derniers mois de traitement du fonctionnaire (sans les primes), tandis que celle d'un salarié du privé représente la moyenne de ses 25 meilleures années.

 

La surcote, un dispositif qui favorise naturellement le public

La dernière étude de la DREES souligne enfin que le mécanisme de la surcote augmente encore la disparité entre les deux systèmes.

Ce dispositif, qui permet de bénéficier d’une majoration de sa pension pour tout trimestre cotisé au-delà du taux plein, s’applique en principe de la même manière aux différents régimes soit 1,25 % par trimestre depuis 2009.

Cependant, la surcote dans le privé ne vaut que pour la retraite du régime général de base, la CNAV, et pas pour la retraite complémentaire, ARRCO et AGIRC, là où la fonction publique propose un régime intégrant la part complémentaire dans le calcul de la surcote.

Résultat : la surcote moyenne, parmi les retraités qui la touchent, est de 320 € par mois dans le public contre 80 € seulement dans le privé !

 


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