Les Italiens pourront partir plus tôt à la retraite… en empruntant !

jeudi 1 septembre 2016

Faire un emprunt pour régler à l’avance ses cotisations et partir ainsi jusqu’à trois ans avant l’âge légal. Tel est le dispositif étonnant qui sera testé en Italie à partir de 2017, pour les générations nées entre 1951 et 1955 !

S’endetter sur vingt ans pour partir plus tôt à la retraite

Depuis la réforme Fornero engagée par le gouvernement de Mario Monti en 2011, les conditions du départ à la retraite ont été rendues nettement plus sévères en Italie.

L’âge légal minimum est désormais fixé à 66,7 ans. Et même à cet âge déjà avancé, rien ne garantit un bon niveau de pension. Une récente étude choc de l’institut italien de prévoyance sociale pronostique par exemple un avenir peu enthousiasmant à la génération née dans les années 1980, avec une vie active prolongée en moyenne jusqu’à 75 ans du fait de leur embauche plus tardive et d’un parcours de carrière plus chaotique.

Pour corriger ces excès, le gouvernement de Matteo Renzi souhaite tester, dès le 1er janvier 2017 et jusqu’en 2019, un nouveau dispositif de départ anticipé à la retraite.

Un actif pourra désormais partir jusqu’à trois ans avant l’âge légal – soit peu après son 63ème anniversaire – s’il accepte de souscrire un emprunt bancaire sur vingt ans pour payer, à l’avance, les cotisations qui lui restent à verser. Les classes d’âges visées sont celles nées entre 1951 et 1955.

 

Ne rien oublier, faire régulariser sa carrière

Le dispositif imaginé par les autorités italiennes, in fine, a pour effet de diminuer durablement la pension de retraite perçue par ceux qui veulent quitter plus tôt le monde du travail, puisque le remboursement de l’emprunt vient la ponctionner.

Le montant de cette ponction est cependant susceptible de varier selon les revenus : pour les retraités les plus aisés, la mensualité de remboursement pourra représenter jusqu’à 15% de la pension. Chez les plus défavorisés, des subventions publiques ou déductions fiscales vont venir alléger la facture.

Le coût de ce petit coup de pouce a été estimé à 700 millions d’euros : bien loin donc des 10 milliards d’euros qui auraient été nécessaires pour ramener l’âge légal à 63 ans pour tous.

La réforme engagée par Matteo Renzi souhaite donner plus de latitude aux actifs prêts à quelques sacrifices pour partir plus tôt. Elle vise, aussi et surtout, à libérer de la place sur le marché de l’emploi au profit des plus jeunes, touchés par un taux de chômage écrasant qui atteint 39 % des 16-25 ans.

 


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