Les retraites sont-elles en péril ? : c’est pour mieux appréhender cette question que plus de 200 adhérents de l’ADRESE, mais aussi des assureurs, des journalistes spécialisés et de nombreux experts se sont réunis récemment à l’Assemblée Nationale, dans le cadre d’une journée de tables rondes et de débats.
Avec une ambition : trouver « des solutions pour relever les défis liés au vieillissement de la population ».
L’arrivée à la retraite des générations du Baby Boom et l’augmentation continue de l’espérance de vie – mourir avant 80 ans est désormais considéré comme une « anormalité » – augmentent le poids démographique des retraités. D’autre part, la croissance économique du pays, durablement bloquée entre 1 et 2 % les meilleures années, peine à offrir des opportunités économiques suffisantes : la persistance d’un chômage élevé implique un plus faible nombre de cotisants, tandis que la modération salariale de ces dernières années limite également le montant des cotisations.
Les réformes déjà engagées par le passé s’avèrent insuffisantes pour résoudre entièrement le problème du financement des retraites. L’accord obtenu entre les partenaires sociaux à la fin 2015 pour les régimes complémentaires AGIRC et ARRCO, par exemple, améliore certes la situation mais laisse toujours augurer d’un déficit annuel de 12,7 milliards d’euros en 2030, contre 21,3 milliards dans la situation précédente.
Les principaux leviers d’action pour résoudre le déséquilibre sont bien connus et ont été rappelés : il s’agit de la hausse du montant des cotisations, de la diminution des prestations et de l’augmentation de la durée de cotisation. Tout l’enjeu consistera donc à répartir l’effort de façon équitable entre les générations.
D’autres points ont cependant été soulevés : des économies significatives, tout d’abord, pourraient être réalisées avec une simplification drastique du mille-feuille des retraites, dont notamment une harmonisation totale des différents régimes (privé, public, régimes spéciaux…).
L’ADRESE, enfin, n’a pas manqué de s’appuyer sur cette situation difficile pour mettre en avant son cheval de bataille : la fin de la fiscalité très lourde appliquée depuis 2010 aux retraites supplémentaires des entreprises donnerait, enfin, la respiration nécessaire à de nombreux chefs d’entreprise pour organiser leur propre caisse de retraite d’appoint en interne.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr