« La vieillesse est impitoyable », tels étaient les mots de Jean de La Fontaine. Aujourd’hui, il est certain qu’elle l’est davantage compte tenu de la situation désastreuse des comptes sociaux de la branche vieillesse.
Le constat est simple. Avec l’allongement de la durée de vie et l’actuelle arrivée à l’âge de la retraite des « Papy-Boomer », le nombre de retraités augmente considérablement pour une évolution du nombre de cotisants en constante diminution. Ainsi, au 1er juillet 2014, il y avait 17,6 millions de cotisants pour 13,6 millions de retraités. Le ratio actifs / retraités est donc de 1,3 alors qu’il était chiffré à 1,65 en 2002.
Avec un rapport démographique qui continue de se dégrader, on est en droit de se demander qui va financer les retraites de demain ?
Conscient de cette problématique, le gouvernement a opté pour une augmentation soutenue du taux de cotisation. Ce dernier a grimpé de 4% permettant de dégager 2,7 milliards d’euros supplémentaires en 2014.
Cependant, les dépenses continuent d’augmenter puisque les prestations retraites servies en 2014 s’élèvent à 108,2 milliards d’euros, soit une augmentation de 2,5 % par rapport à 2013.
Pour poursuivre cette dynamique d’économie, le gouvernement avait prévu le gel de la revalorisation des pensions de retraite pour l’année 2014. Traditionnellement, la revalorisation des pensions de retraite se traduit par la prise en compte de l’inflation. En 2013, cette dernière était de 0,7% et devait conduire à une augmentation des pensions à hauteur de 0,32%. Ainsi, l’absence de revalorisation a permis de réaliser des économies.
Toutefois, cette mesure s’est traduite par une dépense supplémentaire puisque le gouvernement a alloué une enveloppe de 232 millions d’euros correspondant à une prime exceptionnelle de 40 euros pour chaque retraite d’un montant inférieur à 1 200 euros.
Dans un même temps, l’assouplissement du dispositif « carrière longue », prévu par la réforme de 2014, a entraîné une dépense de 2 milliards d’euros, soit une hausse de plus de 31% par rapport à l’année précédente.
Cette mesure vient amputer les 3,3 milliards d’économies réalisées grâce au recul progressif de l’âge de départ à la retraite.
Fort de ce constat, le rapport d’information du Sénat insiste sur la nécessité de prendre de nouvelles mesures en matière de retraite : des mesures limitant les dépenses et ne venant pas entacher l’objectif du gouvernement fixé à 10 milliards d’euros d’économie d’ici fin 2017.
Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr