Tout d’abord, revenons sur ce dispositif. La préretraite permet à un salarié âgé souvent de 55 ans ou plus de cesser son activité professionnelle tout en touchant une pension retraite avant son âge légal de départ. Aujourd’hui, seuls deux préretraites subsistent :
Depuis 2003, multiples réformes et lois ont durci le dispositif pour bénéficier de cette préretraite. Ainsi, selon les chiffres de la Sécurité Sociale, les nouveaux bénéficiaires qui étaient 31 600 en 2003 ne sont plus de 5 200 en 2011.
Financée à 100 % par les entreprises elles-mêmes, la préretraite d’entreprise explose. Malgré une taxation mise en place en 2003 et alourdie en 2008, les entreprises ont toujours recours, de façon massive, aux préretraites maison auprès des salariés de plus 55 ans. Ainsi, selon une étude de la DARES, les montants annuels des avantages de préretraites versés par les entreprises assujetties sont passés de 14,6 millions d’euros en 2004 pour atteindre la somme folle de 401 millions d’euros en 2012.
Même si le taux de l’emploi des seniors s’améliore quelque peu avec 44,5% des salariés âgés entre 55 et 64 ans qui ont un emploi, le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) est accablant. La France est un piètre élève en matière d’emploi des seniors. Car si l’on retourne les chiffres, moins d’un senior français sur deux a un emploi. Et cela s’aggrave pour la tranche d’âge des 60-64 ans qui compte seulement 20 % de seniors encore en activité.
Le document pointe du doigt ces périodes de chômage chez les seniors qui sont trop souvent des préretraites « déguisées ».
C’est du moins la conclusion faite par l’OCDE. L’organisation met en évidence les 25% des 58-60 ans qui auraient signés avec leur entreprise une rupture conventionnelle afin de bénéficier d’un délai allongé d’indemnité chômage de 3 ans. Quel qu’en soit le motif, entre 2008 et 2011, à peine plus d’un senior sur deux est passé directement d’une activité professionnelle à la retraite.
Contrat de génération, maintien dans l’emploi, les mesures du gouvernement s’accumulent pourtant pour résoudre le problème. L’OCDE, quant elle, préconise d’inciter les seniors à la reprise à l’emploi mais les entreprises françaises sont-elles vraiment prêtes à les recruter ?
Ecrit par la rédaction de Simul-Retraite.fr