VIDEO - Les partenaires sociaux se préparent au retour de la réforme des retraites

jeudi 5 mai 2022

En attendant le retour des concertations, pourquoi les français sont-ils méfiants au sujet de la réforme des retraites ?

Les partenaires sociaux veulent retrouver leur influence. 

Vers un retour de la réforme des retraites ? Pourquoi les français ont-ils un mauvais à priori sur le projet de réforme ? Pourquoi ce nouveau système serait-il bénéfique ?

Emmanuel Grimaud, président fondateur de simul-retraite.fr vous livre ses réponses.


La méconnaissance du système français des retraites

“La dernière étude de la DREES est passionnante. On y mesure la totale méconnaissance et la mauvaise perception des futurs retraités sur leur retraite. On constate que les futurs retraités pensent qu’ils vont pouvoir prendre leur retraite à 64 ans et demi, voire un petit peu plus tard alors qu’en réalité, l’âge moyen est de 63 ans. On voit qu’il y a 8% des futurs retraités qui pensent pouvoir partir à 60 ans en carrière longue, alors que la réalité c’est 25%.”

“On voit aussi que 65% des futurs retraités pensent qu’ils gagneront moins ou beaucoup moins, que leur train de vie sera beaucoup moins bon qu’en activité. Alors qu’en réalité, le train de vie des retraités est supérieur. Ce monde de la retraite est un monde d’angoisse, de méconnaissance de ce qu’il va se passer réellement. C’est un obstacle aux réformes, alors que dans le quotidien nous avons plus de personnes qui nous disent préférer continuer avec une activité (plutôt à temps partiel par exemple), y compris dans les milieux ouvriers/employés.” 

Il y a une différence de perception entre la réalité et le ressenti sur les retraites

“Pourquoi ? En grande partie, à cause de la complexité qui fait que personne n’y comprend rien. Là encore, il y a 80% des gens qui disent que la retraite se calcule sur les “25 meilleures années” alors que ce n’est pas le cas, ou une toute petite partie. On peut avoir 2 personnes qui ont gagné le même salaire pendant 37 ans, entre 25 et 62 ans, payé exactement les mêmes cotisations au centime près. En fonction de ce qu’ils ont fait avant, entre 20 et 25 ans, celui qui a validé quelques trimestres avec des petits boulots va avoir ses 168 trimestres et va avoir un certain montant de retraite. Celui qui a validé le taux plein aura 51 % de retraite en plus alors que pendant 37 ans, ils ont payé les mêmes cotisations. Je paye 2% de cotisations en plus, j’ai 51% de retraite en plus. Je peux faire baisser ma retraite en payant des cotisations. C’est totalement absurde. Et dans ce système, qui est pénalisé ? Ce sont les femmes aux carrières non linéaires. Dès lors que l’on a 5 années qui ne sont pas complètes, on perd 25% du montant de sa retraite. Une femme qui reprend une activité à la cinquantaine à temps partiel, va faire baisser sa moyenne des 25 meilleures années."

"Autre exemple : entre le professeur qui donne des cours et qui se fait payer en chèque emploi-service fait baisser sa retraite. Celui qui donne des cours et se fait payer en espèces n’a pas d’impact. La réforme des retraites, version Delevoye, permettait de supprimer toutes ces anomalies et rendait le système lisible, clair et équitable.” 


Quel système aurait pu être adopté ?

“On aurait très bien pu dire : on va faire un point unique pour toute la partie de retraite complémentaire. Une première étape. Puis ensuite, au fur et à mesure, qu’on aurait convaincu les français que finalement le système était plutôt pas mal, de transférer progressivement la Cnav qui est beaucoup compliqué. Parce que passer du système actuel (salaire annuel moyen brut, annuités) à un système par points, là il y a une vraie difficulté à percevoir la différence.” 

Découvrez toutes les réponses d’Emmanuel Grimaud, président fondateur de simul-retraite.fr, en vidéo ci-dessous.


Crédits vidéo : Be Smart - jeudi 21 avril 2022


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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr

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