L’INSEE a publié sa dernière étude sur les déterminants des inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes. L’étude permet d’en apprendre plus sur la situation du rapport homme-femme à l’école, dans le monde professionnel, mais aussi à la retraite.
A la retraite, les femmes perçoivent des pensions inférieures de 39 % à celles des hommes. Un écart de rémunération qui s’explique dès l’enseignement supérieur.
Quelles sont les chiffres des inégalités de revenus entre les hommes et les femmes en France ? Comment expliquer ces écarts ?
D’après l’étude de l’INSEE, il apparaît qu’à l’école, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons.
Cependant, les parcours des hommes et des femmes se séparent. Au moment de rejoindre l’enseignement supérieur, les filles privilégient des carrières dans le secteur médico-social et les sciences humaines. Si la part des femmes dans des emplois de cadres et professions intellectuelles supérieures a doublé depuis 1980, elles restent légèrement minoritaires (43%). D’après l’INSEE, les deux tiers des inégalités globales de revenus entre les hommes et les femmes peuvent s’expliquer par ces différences de parcours professionnels.
L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes en activité reste important, avec près de 22 % contre 28 % en 2000.
L’INSEE précise qu’un “peu moins d’un tiers de cet écart s’explique par des différences de durée de travail”, qui peuvent notamment s’expliquer par les interruptions de carrière pour la maternité. Parmi les femmes âgées de 25 à 49 ans en emploi, 14% des femmes sans enfant étaient à temps partiel. Le taux d’emploi à taux partiel grimpe à 46% pour les mères de trois enfants ou plus. Pour les hommes, la vie de famille ne représente pas de critères pertinents justifiant le temps partiel. Les raisons poussant les hommes à travailler à temps partiel sont à trouver ailleurs que dans le cadre familial.
Plusieurs marqueurs permettent de rendre compte de l’inégalité hommes-femmes sur le marché de l’emploi :
En prenant en compte les inégalités de durées de travail, les écarts de salaire en équivalent temps-plein entre femmes et hommes sont en moyenne de 16,1% en 2019, un ratio encore important.
L’INSEE explique qu’une part des inégalités reste inexpliquée. D’après l’Institut, l’écart inexpliqué entre les hommes et les femmes est de 5,3% en 2017 (dans le secteur privé pour une même profession, au sein d’une même entreprise).
Malgré la hausse de l’activité féminine et l’existence des droits familiaux et conjugaux, les différences de carrière professionnelle ont un impact marqué sur la retraite : notamment sur l’âge de départ et sur le montant de la retraite.
Les femmes sont plus sujettes aux carrières incomplètes, pour des raisons d’interruption d’activité ou en raison du recours au temps partiel. Ainsi, elles liquident moins fréquemment leurs pensions de retraite avant 60 ans (13 % contre 29 % des hommes) et partent à la retraite en moyenne un an après les hommes.
En ce qui concerne le niveau des pensions, l’écart de revenu est encore plus important. Parmi les retraités âgés de 65 ans et plus, les femmes perçoivent des pensions de droit direct inférieures de 39 % à celles des hommes : 981 € nets par mois contre 1600€ nets par mois. L’écart de rémunération est d’autant plus important que la génération est âgée. Ainsi, pour les plus de 85 ans l’écart représente 49% contre 31% des 65-69 ans.
L’écart de revenu des pensions de droit direct est légèrement diminué par l’impact des droits indirects : principalement représenté par la réversion. En effet, 88 % des bénéficiaires de la réversion sont des femmes. La réversion représente même 23 % du montant brut de la retraite totale, contre … 1 % du montant de la retraite totale des hommes.
In fine, ajustée de la pension indirecte, l’écart de revenu des pensions de retraite diminue de 39% à 24% entre les hommes et les femmes. Du point de vue des pensions totales (directes et indirectes) les femmes perçoivent en 2019 une pension totale de 1272 € nets par mois, contre 1674€ pour les hommes.
L’étude de l’INSEE nous montre bien une précarité plus marquée pour les femmes. En 2019, 3,4 % des personnes âgées de 65 ans et plus perçoivent l’Aspa (anciennement le minimum retraite). Parmi les 3 quarts de personnes seules qui la perçoivent, 70 % sont des femmes.
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr