Comment se situe la France par rapport à ses voisins, en termes d’âge moyen de départ ? Quel est le coût d’une réforme des retraites ? Quel est l’avis des français à ce sujet ?
Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a étudié la question de l’âge de départ à la retraite en France, et propose de répondre à ces trois questions.
L’âge de départ à la retraite en France est fixé à 62 ans. A législation inchangée, le COR et la DREES estiment que l’âge de départ à la retraite augmenterait naturellement de deux ans à l’horizon 2070.
Pourquoi ce décalage de l’âge de départ à la retraite ? L’âge de départ en France est l’un des plus bas observés. Près de deux tiers des personnes âgées de 62 ans sont à la retraite. Compte tenu de “la baisse prévue du niveau de vie relatif des retraités”, le COR estime donc un décalage de l’âge de départ à la retraite. L’idée serait donc d’allonger la durée de cotisation pour compenser cette baisse relative du niveau de vie des futurs retraités.
Cependant, le COR prévoit aussi un allongement de la durée de vie passée à la retraite. D’après les estimations du COR, la hausse de l’espérance de vie permettrait à “la durée de retraite d’augmenter de trois ans entre les générations 1955 et 2000”.
Le COR prend en exemple la réforme des retraites 2010 qui avait reporté l’âge légal de 60 à 62 ans à l’horizon 2018. Si l’allongement de la durée de cotisation (induite par le recul de l’âge légal) a permis de générer des revenus permettant d’assurer le financement des retraites, le COR pointe une limite à cette méthode.
En effet, un recul de l’âge de départ à la retraite peut aussi se traduire par un allongement de la durée au chômage, ce qui induit aussi le versement de prestations sociales. Ainsi, le versement d’allocations chômage peut amoindrir l’effet escompté du recul de l’âge légal.
La note de la DREES à destination du COR précise qu’un “relèvement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 2 ans aurait induit en 2019 une augmentation des dépenses de prestations sociales hors retraite et assurance chômage de l’ordre de 3,6 milliards d’euros (0,14 point du PIB), concentrée sur les personnes de 62 et 63 ans”.
Si l’augmentation de l’âge d’ouverture des droits (i.e l’âge légal de départ) permet de diminuer les dépenses de retraite de 0,6 point de PIB, le COR estime ainsi que l’effet d’éviction par les prestations sociales serait de 25 %.
Le recul de l’âge légal permet donc bien de participer au financement des retraites, mais son bénéfice net est amoindri par le versement des prestations chômage des assurés les plus proches de l’âge d’ouverture des droits au départ.
Les français semblent attachés à cet âge légal de 62 ans. Si bien que seuls 20 % des répondants de l’étude DREES pensent que l’âge légal devrait être augmenté. La moitié des répondants souhaitent ne pas changer la borne des 62 ans.
En somme, près de 4 retraités sur 5 “estiment qu’il faudrait conserver l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans ou l’abaisser”.
Cependant l’étude s’intéresse aussi au financement des retraites. Comment faire pour préserver le système par répartition ?
Les actifs et les retraités privilégient un allongement de la durée de cotisation (25% des sondés) ou d’augmentation des cotisations salariales (24%) au lieu du recul de l’âge de départ, comme moyen de financement des retraites.
Les actifs sont moins favorables que les retraités au recul de l’âge légal de la retraite (4 points de moins) et privilégient l’augmentation des cotisations sur les salaires pour financer les retraites.
Cependant les scores varient aussi selon les critères étudiés dans ce baromètre. Dans le cas précis, l’étude montre aussi que 29 % des sondés préfèrent le report progressif à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, quand 20% préfèrent l’allongement de la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein.
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr