C’est un dispositif souvent oublié par les retraités, mais qui peut représenter à la fois une manière d’optimiser vos revenus et aussi un départ en douceur à la retraite.
Emmanuel Grimaud, président de Maximis vous livre son analyse sur le cumul emploi-retraite, mais surtout sur la manière de penser votre nouvelle vie une fois retraité.
Interview réalisée sur Sud Radio par Judith Beller en présence du présentateur star de TF1 Jean-Pierre Pernaut.
“Il y a beaucoup d’idées reçues sur la retraite. Il n’y a même que des idées reçues sur la retraite. Sur le fait qu’on est vieux, qu’on est pauvre, qu’on est inutile. Pendant des décennies, pendant 60 ans, on a pensé qu’on avait premièrement une vie active, et puis un beau matin qu’on allait se retrouver tout seul chez soi en train de regarder la télévision. Aujourd’hui, non seulement on n’est pas pauvre, parce que la France a les plus grosses retraites du monde. On n’est pas inutile car il y a plein de moyens de s’occuper, et on n'est pas vieux parce qu’aujourd’hui à l’âge de la retraite, la plupart des personnes sont actives et en bonne santé. Les sociologues appellent cela la “deuxième adolescence.
Entre 60 et 75 ans, on est souvent en pleine possession de ses moyens, on sait ce qu’on a envie de faire, on n’a plus d’obligations, et accessoirement c’est la période où l’on a plus de moyens. Effectivement, c’est un moment de la vie qui est un moment plutôt important. ”
“Les personnes ont eu pendant 30 ans une attente en disant “la retraite va être terrible”. Quand vous rationalisez le sujet, quand vous leur montrez la réalité, soit de leur date de départ, soit du montant de leur retraite où toutes les possibilités sont ouvertes (y compris le cumul emploi-retraite), ils se disent finalement “ça fait 30 ans que j’angoisse là-dessus, alors qu’en réalité ce ne sont que des bonnes nouvelles.
Les deux tiers des personnes répondant à nos sondages veulent soit une retraite progressive soit un cumul emploi-retraite. Le “tout travail” ou le “tout retraite” n’est plus une aspiration. Aujourd’hui, ces dispositifs de transition emploi-retraite sont vraiment possibles.
Arrêter quelque chose, cela ne veut pas dire que c’est la fin de quelque chose mais que c’est le début d’un nouveau chemin."
“Je trouve que vous idéalisez un peu ces transitions emploi-retraite. J’ai la santé et un patron qui veut bien me réembaucher, mon métier n’est pas difficile. Il y a des tas de gens qui font des métiers où il est compliqué de travailler après 65 ans.”
Jean-Pierre Pernaut
“Depuis 2004, la quasi totalité des personnes que l’on a accompagnées sont toutes en cumul emploi-retraite. Il y a un vrai écosystème. Il y a 15 ans, c’était une nouveauté. C’est aujourd’hui la norme. Est-ce que vous savez qu’il y a 500 000 retraités qui ont aujourd'hui un contrat de travail et une fiche de paie tous les mois ?
Évidemment, cela dépend des métiers. Si vous êtes cariste par exemple, cela serait beaucoup plus difficile. Mais il y a aussi des gens qui changent complètement d’univers, qui vont avoir envie d’ouvrir une chambre d’hôte, de faire des confitures, etc... On a travaillé il y a quelques années avec un grand groupe industriel, avec des ouvriers qui avaient eu une carrière difficile et qui n’avaient qu’une seule envie, celle de quitter l’usine. Et en fait, on se rendait compte en discutant avec eux, que ce n’était pas le travail qui leur posait un problème, c’était une question d’environnement de travail. Dès qu’ils sont à la retraite, les partenaires sociaux et les ouvriers sont très ouverts sur ce sujet maintenant, de faire autre chose et ne pas s’arrêter d’un coup.”
“Vous les aidez pour la formation ? Parce qu’il faut se former pour faire autre chose.”
Jean-Pierre Pernaut
“Nous les accompagnons pour leur montrer que c’est possible, qu’ils ont la possibilité soit d’être salarié, ou auto-entrepreneur, ou de monter une petite boîte. Leur montrer qu’en soit c’est possible.”
“Vous parliez de seconde adolescence. Pensez-vous qu’il faut repousser l’âge de départ à la retraite ?”
Jean-Pierre Pernaut
“L’espérance de vie augmente de manière considérable. Les français ont l’espérance de vie la plus longue de tous les pays européens, ainsi que l’âge de départ le plus court. Il y a une partie de la population qui a eu des métiers très difficiles, des personnes qui ont commencé à travailler très tôt, qui n’ont pas forcément envie de continuer à travailler.
Je pense qu’il faut avoir le choix dans cet atterrissage en douceur que l’on peut faire entre 57 ans et 67 ans. Et comme souvent, quand on dialogue, les salariés n’y sont pas du tout opposés. Alors oui, sur le long terme il va falloir travailler plus longtemps, mais c’est aussi parce qu’une retraite ça dure longtemps. Une retraite peut durer 25 ans, 28 ans, 30 ans …
L’âge de départ à la retraite peut être décalé à partir du moment où quelqu’un qui a eu un emploi avec une grosse pénibilité peut changer d’emploi ou faire quelque chose à côté.
C’est déjà le cas. Les personnes qui ont eu des métiers pénibles, et surtout celles et ceux qui ont commencé à travailler très tôt peuvent partir dès 60 ans, voire à 58 ans.
En effet, on peut prendre l’exemple des cadres ayant fait des études jusqu’à 23 ans, 25 ans qui n’ont pas eu de métier pénible, qui sont en pleine forme, qui continuent à travailler, soit à mi-temps soit sur une forme différente (car ils en ont envie). En étant en cumul emploi-retraite à mi-temps, vous pouvez gagner plus que lorsque vous étiez en pleine activité à 100%.”
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr