Chaque année, la DREES, institution d’études rattachée au ministère des Solidarités et de la Santé, propose un état des lieux socio-économique en France.
L’étude de la DREES livre des résultats intéressants en ce qui concerne le montant moyen des pensions en France, l’âge moyen de départ ou encore le nombre de bénéficiaires de certains dispositifs (carrière longue, pension de réversion, cumul emploi-retraite…).
La DREES propose donc un bilan complet sur l’état des lieux des retraites en France. Malgré des avancées significatives, la question des inégalités hommes/femmes est toujours d’actualité.
Découvrez 5 chiffres qui confirment ces inégalités.
L’étude de la DREES est révélatrice : lorsque les hommes partent en moyenne à la retraite à 61 ans et 11 mois, les femmes partent en moyenne 7 mois plus tard : soit à l’âge de 62 ans et 6 mois.
Les femmes sont aussi surreprésentées dans les départs à 67 ans, âge à partir duquel les assuré(e)s peuvent bénéficier d’une retraite calculée à taux plein.
Les femmes sont plus concernées par les carrières atypiques, avec des périodes de cotisation incomplètes. Ces femmes préfèrent attendre d’avoir 67 ans pour ne subir aucune décote sur le montant de leur pension.
Ainsi, en raison de la prédominance des femmes dans des formes atypiques d’emploi (temps partiel, travail temporaire), les femmes proches de la retraite aujourd’hui ont validé relativement moins de droits retraite que les hommes (sur la base des cotisations versées).
A terme, cela explique en partie pourquoi les femmes partent à la retraite près de 7 mois après les hommes : pour un besoin de bénéficier d’une retraite calculée à taux plein. En ayant cotisé peu, le montant de la retraite ne sera logiquement pas très élevé. Sans attendre l’âge de 67 ans, certaines pensions pourraient, en plus, être attachées d’une décote.
Pour s’assurer d’un certain revenu à la retraite, les femmes les plus concernées par les carrières incomplètes pensent avoir intérêt à prolonger leur activité professionnelle.
Les femmes sont majoritaires parmi les bénéficiaires d’une pension de retraite de droit direct. Une pension de droit direct est une pension de retraite que l’on perçoit en contrepartie des cotisations versées lors de sa carrière en tant qu’actif.
Si les femmes sont majoritaires (52%), le montant moyen de leur retraite est près de … 40 % inférieur au montant moyen des pensions des hommes.
Lorsque la pension moyenne des hommes est de 1 924 € bruts mensuels, celle des femmes est de moins de 1 145 € bruts mensuels. Comment expliquer cet écart financier important ?
Une bonne nouvelle à noter : l’écart de revenu entre hommes et femmes à la retraite diminue progressivement. Les femmes percevaient une pension moyenne 50 % inférieure à celle des hommes au début des années 2000.
La réduction des inégalités est justifiée par la Drees par trois événements complémentaires dans l’après-guerre :
L’écart de revenu à la retraite n’est plus que de 28 % après prise en compte de la pension de droit indirect : la pension de réversion, largement attribuée aux femmes. Et pour cause, 88% des pensions de réversion sont attribuées aux femmes.
La DREES explique cette surreprésentation féminine par deux facteurs : les hommes perçoivent de plus hauts revenus que les femmes (sur la base des mêmes générations de “baby-boomers”) et sont donc exclus du dispositif en raison du plafonnement de ressources.
Les femmes sont plus jeunes que leurs conjoints. En plus d’une espérance de vie supérieure à la retraite, et de revenus d’activité inférieurs, elles sont donc logiquement surreprésentées parmi les bénéficiaires de la réversion.
L’écart constaté sur le nombre de bénéficiaires de la pension de réversion, peut aussi s’expliquer par une différence de niveau de vie entre les hommes et les femmes due au fait que les femmes “baby-boomeuses” ont relativement moins participé au marché du travail.
En supposant la préservation du dispositif de pension de réversion et compte tenu de l’évolution sociale du rapport homme/femme au fil des générations, les femmes seront donc de moins en moins représentées parmi les bénéficiaires.
Est-ce que la conservation du dispositif de réversion est souhaitable selon la Cnav ?
Près de 601 000 personnes ont perçu le minimum retraite (ASV ou ASPA) en 2019 : 56 % d’entre elles sont des femmes. La raison est donc un revenu d’activité plus modeste que celui des hommes. Lorsqu'elles sont confrontées au célibat, au divorce ou au cas de veuvage, les femmes sont davantage dans le besoin de cette aide à destination des retraités.
Au-delà des inégalités hommes/femmes, l’étude de la DREES nous apprend que les femmes sont un peu moins polypensionnées que les hommes. Un polypensionné est un assuré qui a cotisé dans différents régimes de retraite.
Ainsi, les femmes ont davantage travaillé auprès d’un seul régime de retraite. Les hommes sont davantage polypensionnés en raison d’une carrière plus longue. Des carrières plus souvent sujettes à des changements d’employeurs, de régime de retraite (notamment d’indépendants).
Un salarié qui quitte son emploi pour lancer son activité d’indépendant, est par exemple un polypensionné.
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr