Emploi, retraites, nouvelle donne

mardi 15 décembre 2020

Emmanuel Grimaud était l'invité de Stéphane Soumier pour discuter de la question de la transition emploi-retraite, de la gestion des fins de carrière

 Au cours d'un entretien avec Stéphane Soumier, Emmanuel Grimaud, président de Maximis donne sa vision de la gestion des fins de carrière en entreprise.

Que retenir en vue du départ à la retraite ? 


"Il y a 60 possibilités de fin de carrière"

Quand le DRH doit-il absolument voir un salarié en vue de la gestion de la fin de sa carrière ? 

"55 ans, c'est vraiment la dernière limite. Il ne reste que 7 ans avant l'âge de la retraite, voire 5 pour ceux qui sont en carrière longue. On doit réfléchir 3-4 ans avant à ce que l'on a envie de faire. Est-ce que j'ai envie de travailler comme un forcené 40 à 60 heures par semaine jusqu'à 65-70 ans ? Est-ce que j'ai envie de lever le pied ? De changer de vie ? De m'arrêter ? De faire du bénévolat ? Il y a 60 possibilités de fin de carrière.

Aujourd'hui la loi donne des outils qui permettent de répondre à ces envies. Dans les sondages que nous réalisons auprès de 7000 personnes de plus de 50 ans; 65 % qui nous disent souhaiter faire une retraite progressive ou un cumul emploi-retraite. Y compris chez les fonctionnaires et les ouvriers. Le schéma "dehors-dedans" n'est plus le schéma prédominant. 

Le cumul emploi-retraite ce n'est pas forcément dans l'entreprise ou l'on a travaillé 30 ans. Dire que l'on veut absolument s'arrêter, que la retraite est une fin en soi, ce n'est plus vrai. D'ailleurs, il y a une raison à cela. Aujourd'hui, la retraite dure 25 ans voire 30 ans. Certains passeront plus de temps à la retraite qu'avec une fiche de paie : celles et ceux qui ont un début de carrière tardif après les études, qui ont connu des secteurs en crise (comme les télécoms). J'ai rencontré des personnes qui ont 40 annuités mais 28 ans de carrière. Ils vont passer plus de temps à la retraite."


Consultez l'entretien d'Emmanuel Grimaud avec Stéphane Soumier


Comment les DRH peuvent-ils gérer ? 

"La manière de gérer les seniors c'était un peu le plan de départ. (...) La retraite est pour beaucoup de salariés une angoisse. Pourtant les retraités vivent beaucoup mieux que les actifs et ça maintenant tout le monde le sait. "Les caisses de retraite vont faire faillite". C'est faux. En 2019, l'Agirc était en excédent, la Cnav était à l'équilibre. Toutes ses angoisses, il faut d'abord les désamorcer. A partir du moment où on a commencé à désamorcer, on a montré aux personnes qu'elles peuvent faire une retraite progressive à partir de 60 ans, qu'elles sont peut-être carrière longue, que le taux plein à 67 ans ce n'est pas forcément la panacée, qu'elles peuvent racheter des trimestres; elles vont penser différemment.

C'est là qu'ils vont aller voir leur DRH en leur disant "j'avais dit que je ne voulais pas partir, finalement ce schéma m'intéresse". On donne les outils pour créer ce dialogue entre les 1000 salariés d'un côté et les DRH. En 2000, on parlait d'internet comme de la possibilité de faire du marketing one-to-many. C'est ce que l'on fait. On a une plateforme digitale qui permet de trouver 1000 cas particuliers et de traiter 1000 relations avec le DRH qui va pouvoir faire dans la mesure du possible éviter les plans de départ, et apaiser le sujet de la retraite. 

Le seul fait d'ouvrir ce dialogue est une bonne chose. Là, c'est le salarié qui vient voir son DRH pour lui dire "je vous avais dit que je voulais rester, finalement un 4/5 avec une retraite progressive en même temps, ça m'arrange. Je vais pouvoir m'occuper de tel ou tel sujet, et le dialogue se fait de manière tout à fait naturelle. Nous créons les bases du dialogue. Les partenaires sociaux sont contents, les DRH sont contents. Les DRH sont aussi contents de voir les salariés avec le sourire."


Du fait des nouvelles technologies, on peut valoriser son expérience à travers la création d'une entreprise. 

"J'ai eu 15 000 personnes en face à face. Autour de 98 % de ces personnes aujourd'hui à la retraite font un cumul emploi-retraite. La quasi-totalité ont créé leur boîte. La quasi-totalité reviennent me voir six mois ou un an plus tard pour me dire que leur vie est bien plus belle aujourd'hui, que leur ex-employeur est leur premier client. Je gère mon temps, je gagne mieux ma vie et j'ai du temps pour gérer d'autres occupations."


L'abandon de la réforme est-elle souhaitable ? 

"Non, cette réforme est nécessaire. De passer à un système simple, lisible et juste. On a mélangé cette question avec des enjeux comptables. Ce n'était pas nécessaire et cela a gâché le projet de réforme universelle. (...) Il y aura besoin à moyen terme d'ajuster et de piloter, mais aujourd'hui le déficit post-Covid d'ici 2025 est de 13 milliards d'euros (de déficit attendu) avec 4-5 mois de décalage de l'âge de départ, ça se gère. Cela arrive naturellement parce que le nombre de trimestres requis augmente. L'allongement de la durée d'activité est une réalité."


"L'allongement de la durée d'activité va bien se passer grâce à Maximis"

Stéphane Soumier - BSmart


Consultez l'entretien d'Emmanuel Grimaud avec Stéphane Soumier



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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr

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