Comment les retraités se maintiennent-ils actifs ?

mercredi 22 juillet 2020

Quelle vie après avoir liquidé sa retraite ? Entre bénévolat et activité de loisir, le Conseil d'Orientation des retraites propose une vision de l'activité des seniors.

Le cumul emploi-retraite est un dispositif permettant aux retraités de reprendre une activité professionnelle. En plus de leur pension de retraite de base et complémentaire, ils bénéficient d'une rémunération additionnelle au titre de leur activité.

Cependant, si l'option permet aux retraités de se maintenir actifs, ils sont moins de 3,5 % à en profiter. En 2018, seules 482 000 personnes ont perçu une rémunération en plus d'une pension de retraite.

Comment les retraités s'occupent-ils ? Conservent-ils une activité ou se limitent-ils à des activités de loisir ? Faisons le point sur l'investissement des retraités en France.


Les retraités responsables de la création de richesse : entre 0,7 % et 1,2 % du PIB 


La part de bénévoles retraités proche de celle des actifs

La part de retraités adhérents à une structure associative est très proche de celle des actifs : à hauteur de 40 %.
Le Conseil d'Orientation des retraites estime aussi que la part de bénévoles par tranche d'âge se situe autour de 20 %, pour les actifs comme pour les retraités. 


La différence entre les actifs et les retraités ? 

Le temps consacré par les actifs aux activités bénévoles est inférieur au temps consacré par les retraités.

Selon le COR, "prendre sa retraite incite au bénévolat". Les retraités investis dans l'associatif ont mécaniquement plus de temps à consacrer dans des activités bénévoles que les actifs qui ne peuvent s'investir qu'occasionnellement, ou pour une poignée d'heures par semaine ou par mois. Le bénévolat représente pour ces retraités l'occasion de se créer de nouvelles relations sociales et de nouveaux challenges professionnels. 

Deux autres notions sur le bénévolat des retraités : 

  1. la santé est un facteur favorable au bénévolat des populations 

  2. le taux de bénévolat augmente avec le niveau de diplôme
    Le COR estime que "l'augmentation générale du niveau de diplôme des jeunes générations pourrait tendre à accroître cette participation".



Les retraités se tournent plus intensément dans les activités bénévoles

Le COR mentionne l'enquête Emploi du temps de l'INSEE qui s'est chargée d'estimer le gain financier permis par le maintien de l'activité des seniors. 
Ils continuent de s'occuper et d'offrir leurs services passée la liquidation de leur retraite. L'INSEE s'est donc intéressé à apporter une valeur financière sur ces activités non prises en compte dans le calcul du PIB.

Le temps des retraités se décompose en travail domestique, activité de loisir mais aussi en temps consacré à autrui. Parmi ces activités sont prises en compte les activités associatives et civiques ainsi que les activités de soins aux personnes (garde d'enfant, ou soutien d'un proche en situation de dépendance).

D'après le COR, "chaque retraité consacre en moyenne 110 heures par an à aider autrui" pour un total de 1,4 milliard d'heures par an pour les retraités (contre 38 milliards pour les activités professionnelles des actifs). En valorisant les heures travaillées à hauteur du SMIC, le COR estime que les retraités créent un montant de richesse équivalent à un taux de 0,7 % du PIB. La proportion de richesses créées grimpe à 1,2 % si l'on considère que les activités des retraités sont rémunérées au même niveau que celles des actifs.

"Le temps consacré aux soins aux personnes est sensiblement plus important chez les jeunes adultes que chez les retraités. En revanche, ce sont bien les 60-69 ans qui consacrent le plus de temps aux activités associatives et civiques".

Rapport du COR


Un proche-aidant sur 2 est retraité !

L'étude portant sur le bénévolat ne rend pas compte de la situation des personnes qui doivent prendre en charge l'un de leur proche en situation de dépendance. D'après la DREES, 2,7 millions de personnes âgées de plus de 60 ans déclarent être régulièrement aidées par une ou plusieurs personnes.

Près de 4 millions d'aidants familiaux soutiennent ces personnes en situation de dépendance. Parmi ces 4 millions de personnes, le COR estime que "près de la moitié sont des retraités".

Les aidants familiaux sont majoritairement des conjoints de personnes dépendantes (à hauteur des deux tiers du nombre total d'aidants familiaux).


"Cet investissement n'est pas sans conséquence sur leur bien-être : un aidant familial sur deux, et près de deux conjoints aidants sur trois, déclarent une conséquence négative de l'aide apportée sur leur santé physique ou leur moral".

Rapport du COR





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