Pourquoi la hausse de la CSG a entraîné une baisse des pensions

vendredi 19 juin 2020

Le "quasi-gel" des pensions et la hausse de la CSG ont fait plonger la pension moyenne nette de droit direct de 2,6 %

En 2018, la pension moyenne nette de droit direct est de 1 382 € par mois. 

D'après la Drees, le montant net moyen de la pension de droit direct a diminué de 2,6 % en raison de la hausse de la CSG et du "quasi-gel" des pensions en 2018.


Deux facteurs pour expliquer la baisse des pensions  


Après des années de hausses régulières du montant des pensions, la rémunération des retraites connaît un net recul en 2018. 

La Drees explique les hausses de pension par l'augmentation du nombre de retraités "aux carrières plus favorables".

La baisse relative du montant des pensions est principalement justifiée par deux mesures du gouvernement en 2018 : le gel des pensions ainsi que la hausse du taux de CSG.


Le "quasi-gel" des pensions

Les pensions de base CNAV n'avaient pas été revalorisées en 2018. Les pensions complémentaires Agirc-Arrco ont été réévaluées de 0,6 % en novembre 2018, mais en-deçà du taux d'inflation de 1,6 % entre décembre 2017 et décembre 2018.

Après avoir corrigé l'inflation, les pensions ont connu une baisse de 1,1 % en 2018 en raison de l'impact des prix et des faibles revalorisations des pensions de base et complémentaires. 

La revalorisation des pensions en 2018 n'a donc pas permis de compenser la hausse de la CSG.


La hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG)

Votée dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2018), le gouvernement Philippe souhaitait utiliser la hausse de la CSG pour compenser la baisse des cotisations sur les salaires. La CSG a donc été augmentée de 1,7 % à la fin de l'année 2017 : passant d'un taux d'imposition de 6,6 % à 8,3 % pour les revenus de la retraite.

Après avoir corrigé l'inflation, la pension nette moyenne a donc connu une baisse de 2,6 % en 2018. Entre le quasi-gel des pensions, l'augmentation des prix et cette hausse non-compensée de la CSG, certains retraités se retrouvent perdants.

Les retraités qui se retrouvent perdants sont ceux dont le revenu fiscal de référence (RFR) était supérieur en 2017 à 14 404 € pour une personne seule, ou 22 096 € pour un couple. Au contraire des salariés qui ont profité de la baisse des cotisations salariales, la hausse d'impôt ne s'est pas traduit par une hausse du montant des pensions. 

En raison des critiques émises par les retraités, et face au mouvement social des "gilets jaunes" à l'automne 2018, le gouvernement a adapté certains éléments de la réforme de la CSG : les retraités ne dépassant pas 2 000 € par mois pour une personne seule, et 3 000 € pour un couple, ne se sont pas vu appliquer l'augmentation d'1,7 point. 

Si les retraités peuvent se sentir lésées par cette mesure, la Drees rappelle que "le niveau de vie médian des retraités demeure toutefois légèrement supérieur à celui de l'ensemble de la population"



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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr

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