Suite à la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, la SNCF et l'UNSA, deuxième syndicat de la compagnie ferroviaire, ont obtenu des compensations de la part du gouvernement.
Quelles sont ces compensations ? Qui est concerné(e) ?
Afin de compenser la perte estimée du pouvoir d'achat à la retraite des cheminots (due au passage au régime universel), le gouvernement a proposé aux syndicats des compensations.
Des annonces qui ont conduit à la trêve du mouvement de grève à la SNCF pendant les fêtes de fin d'année.
Avec la mise en oeuvre du régime universel, les cheminots redoutent deux choses : la suppression de leur âge de départ anticipé et d'un mode de calcul avantageux.
1- Les "6 derniers mois"
La retraite des cheminots est calculée aujourd'hui sur les 6 derniers mois.
Édouard Philippe a annoncé que les régimes spéciaux basculeraient dans le régime universel sur une période transitoire de 15 ans.
À partir de 2025, les droits acquis seront convertis en points.
Les règles de conversion des droits acquis de l'ancien au nouveau système concerneraient principalement les plus jeunes assurés.
En effet une prise en compte des 6 derniers mois avant 2025 comme élément de référence pourrait impacter à la baisse leurs pensions.
Les plus jeunes seraient les principaux concernés car le revenu moyen sur 6 mois en début de carrière est plus faible que les 6 derniers mois de la carrière. La retraite de ces jeunes assurés seraient donc calculée sur une base plus faible que leurs ainés.
2- L'âge de départ anticipé supprimé ?
Les cheminots sont aussi inquiets de perdre leur avantage de départ anticipé à 52 ou 57 ans. En raison du passage au régime universel et du fait de la suppression de leur régime spécial, les cheminots devraient travailler jusqu'à l'âge légal de 62 ans, et attendre 64 ans pour profiter d'une retraite à taux plein : en moyenne près de 10 ans de plus qu'aujourd'hui !
Trois dispositions permettraient au gouvernement de répondre aux exigences de l'UNSA, deuxième syndicat à la SNCF :
Toutes ces dispositions devront encore être discutées entre l'exécutif et les syndicats de la compagnie ferroviaire (UNSA, CGT, CFDT ...).
Plusieurs mesures pourraient donc être revues par la concertation avec les partenaires sociaux.
"C'est vrai, nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux.
Mais le dialogue social se poursuit avec les confédérations syndicales."Laurent Pietraszewski - nouveau "Monsieur Retraites" du gouvernement
D'après les annonces du Premier ministre ce mois-ci, les assurés des régimes spéciaux passeraient au régime universel sur un rythme particulier.
Les actifs affiliés au régime général et né(e)s à partir du 1er janvier 1975 seront les premiers à partir à la retraite dans le nouveau système.
Pour ces régimes spéciaux ce sont les générations nées en 1980 (pour les non-roulants) et 1985 (pour les roulants) qui seraient les premières concernées.
Selon les informations du Figaro, les dispositions proposées par le gouvernement permettraient à près de 52 000 agents nés après 1985 de ne pas subir de perte de revenu et de continuer à bénéficier du départ anticipé.
Si des prémices de compromis ont été posées à la SNCF, pour le moment rien n'a été proposé pour les agents RATP.
Dans son discours jeudi dernier, le Premier ministre a annoncé "un possible accord à la SNCF" et "des discussions en cours à la RATP".
Selon les informations du Figaro, "l'examen de pistes de résolution [pour les agents RATP] a été renvoyé à 2020".
Face à la mobilisation des régimes spéciaux et fonctionnaires contre la réforme de retraites, plusieurs mesures pourraient être révisées.
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr