[ Débat ] Ce que pensent les Français de la réforme des retraites - Partie 3

jeudi 14 novembre 2019

Partie 3 : Ce que souhaitent les cadres

#LaGrandeConfrontation : le débat du mercredi 9 octobre, retransmis sur LCI, opposait Jean-Paul Delevoye à 10 actifs français. Alors, que retenir de ces 10 interventions ? 

Dans cette troisième partie, trois profils pour comprendre les revendications des cadres.


Quelques informations avant de découvrir ces profils 

  • Tous ces profils ne représentent pas forcément la réalité de chaque profession. 
    S'ils ne sont pas totalement représentatifs, les réflexions de chacune de ces personnes sont utiles pour tester l'adaptabilité du rapport Delevoye.

  • Vous pouvez aussi lire ci-dessous les cas qui vous intéressent le plus, et regarder un passage en particulier.
    Nous vous indiquons les minutes pour vous simplifier le visionnage. 

  • Consultez les autres interventions au cours de ce débat :
    Partie 1 : Les fonctionnaires et régimes spéciaux
    Partie 2 : Les professions libérales 
    Partie 3 : Les cadres 
    Partie 4 : Les métiers pénibles 

Regardez maintenant la Grande Confrontation en intégralité.


Cadres 


Cheffe d'entreprise [ 43 min *]

* A visionner à la 43ème minute du replay

Son profil

Catherine Barthélémy est cheffe d'une entreprise de location de chariot élévateurs à Metz. Elle est responsable de 1 400 salariés. Si elle a l'âge de partir à la retraite, elle souhaite cependant "travailler encore longtemps". Elle défend le projet de réforme proposé par le Haut-commissaire.

Sa vision

La réforme Delevoye est proche des réalités du monde du travail selon la cheffe d'entreprise. 

"Le régime que le Président et le Haut-commissaire proposent est celui de l'entreprise aujourd'hui."
Catherine Barthélémy

Confronté à Fabien Villedieu, délégué syndical à la SNCF, la cheffe d'entreprise remarque qu'il y a deux France : celle qui souhaite prendre sa retraite le plus vite possible, et celle qui souhaite poursuivre son activité le plus tard possible.

Selon la Cour des Comptes, l'âge moyen de départ en retraite est, en 2019, de 63,4 ans dans le privé, contre 56,9 ans à la SNCF et 55,7 ans à la RATP. La différence est marquée.

Mme Barthélémy insiste : "c'est une folie ! On peut être heureux au boulot. Le boulot représente deux choses fondamentales pour l'homme : le lien social et un sentiment d'utilité". Elle prend aussi en exemple ses connaissances pour qui le départ à la retraite peut être vécu "comme un drame".

Les seniors ont intérêt à maintenir une activité après la retraite (cumul emploi-retraite ou bénévolat).


Cadre dirigeant  [ 1h35 min ] 


Son profil 

Fabrice Martinez est directeur des ventes dans une grande entreprise d'optique à Strasbourg. Il a 50 ans.
M. Martinez est favorable à une réforme des retraites, mais pas à celle proposée par les équipes de Jean-Paul Delevoye.


Ses craintes

Le cadre cible trois problèmes :

  1. "On n'est pas tous égaux devant l'âge de départ. On peut très bien être en forme à 60 ans et poursuivre une carrière parce qu'on est efficace. Mais il y a aussi des gens qui sont fracassés, parce qu'ils ont commencé tôt, parce que leur métier est pénible et qu'ils sont incapables de continuer. Est-ce que l'âge de départ universel est un bon point d'entrée dans le nouveau système ? Je n'en suis pas certain !"

  2. La prise en compte de l'intégralité de la carrière serait très désavantageuse par rapport aux 25 meilleures années.
    "Entre le début de ma carrière et aujourd'hui, mon salaire a été multiplié par 10. Si on lisse sur les premières années, le moment où vous quittez votre vie active est brutal." M. Martinez craint que le futur calcul des pensions entraîne une baisse importante de sa pension, et de son taux de remplacement.

  3. Il craint également le nouveau plafond de cotisations dans le régime universel.
    Le plafond actuel de cotisation est de 27 000 € par mois. Le futur plafond sera largement rabaissé à 10 000 € par mois.
    "Au-delà de 120 000 € par an, je travaille pour ne pas cotiser pour la retraite".

    "On est doublement perdants !"


La réponse de Jean-Paul Delevoye

"[Les cadres] ne sont pas doublement perdants ! Ils sont perdants par rapport au régime universel, mais ils sont gagnants par rapport à la liberté de pouvoir se constituer des régimes supplémentaires".

Nous comprenons que le Haut-commissaire nous dit que les cadres dirigeants seront perdants du point de vue du calcul de leur pension, mais que les nouveaux produits d'épargne retraite (PER) permettront de se constituer une épargne supplémentaire à côté du régime universel. 

La capitalisation serait donc utile pour les 4% de la population active dont les revenus excédent le nouveau plafond de 120 000 €.



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