Les jeunes actifs : premiers concernés par la réforme des retraites ?

vendredi 18 octobre 2019

Comment opérer la transition vers le nouveau système ?

La réforme des retraites est actuellement soumise à la concertation citoyenne.

Plusieurs syndicats de régimes spéciaux ont annoncé, à l'image des syndicats de la RATP et de la SNCF, se mobiliser contre la réforme à partir du 5 décembre prochain. 

Le gouvernement propose plusieurs scénarios à l'étude pour une transition en douceur vers le nouveau système.


La transition prévue dans le rapport Delevoye


Le rapport Delevoye a précisé les conditions de la transition des différents régimes vers le système universel. 

Le taux de cotisation évoluerait progressivement vers le taux unifié de 28 % pour prendre en compte les spécificités de chaque régime (comme la prise en compte des primes des fonctionnaires).

La transition de ces régimes particuliers sera discutée entre partenaires sociaux (ou les responsables de chaque régime) pour déterminer un "médiateur national et des médiateurs locaux [qui] seront installés afin de faciliter le traitement des réclamations des assurés et de proposer d'éventuelles modifications de la réglementation".

"[La convergence des 42 régimes de retraites vers le régime universel à points se fera] selon une transition très progressive et selon des modalités adaptées à la situation de chaque population."

Rapport Delevoye


Le rapport conçoit également d'autres alternatives pour opérer cette transition.

Le gouvernement se penche-t-il sur un plan B ? Pas selon Laurent Pietraszewski, député LREM de la 11ème circonscription du Nord. 
En effet, les 3 options suivantes sont précisées dans le rapport Delevoye publié en Juillet dernier (p. 25)





Transition : les 3 options du gouvernement.


Plusieurs scénarios seraient à l'étude :


  1. Application de la réforme aux personnes nées à partir du 1er janvier 1963 comme prévue dans le rapport Delevoye

    Dans ce cadre, la réforme serait appliquée aux assurés dès 2025.
    Les cas les plus complexes (régimes spéciaux, professions libérales, indépendants) basculeraient en 2040 dans le régime universel par points (via une transition de 15 ans). 

  2. Repousser la transition de la réforme aux "générations postérieures"  

    Dans ce cadre, la réforme serait appliquée après 2025.
    Les premières générations concernées seraient celles nées non plus à partir du 1er janvier 1963 mais à partir de 1964, 1965 ou plus tard. 
    Quand serait-elle appliquée ? Aucune précision pour le moment. 

  3. Mettre en place la réforme uniquement pour les jeunes actifs.

    Dans ce cadre, la réforme serait appliquée dès 2025 pour les jeunes actifs, et ne concernerait pas les autres salariés qui resteraient couverts dans le système actuel.

    Ces deux scénarios alternatifs auraient pour but de retarder l'application de la réforme pour les "catégories socioprofessionnelles très mobilisées" : en tête de liste, les régimes spéciaux comme la SNCF et la RATP.


Ces 3 pistes seront soumises au débat lors de la concertation nationale. 




Crédits vidéo : JT 20h France 2 
Rédaction de France Télévisions


"Une telle révolution prendra une génération, les Français peuvent comprendre cela."


Le conseiller politique et essayiste Alain Minc a livré son avis sur la réforme des retraites version Macron.

S'il est favorable à ce nouveau régime universel à point, l'ancien conseiller des présidents préconise une application de la réforme uniquement pour les jeunes actifs qui entrent aujourd'hui sur le marché de l'emploi.


"Il faut mettre en place cette réforme pour les jeunes qui entrent aujourd'hui sur le marché du travail, uniquement pour eux, et ne pas toucher au reste du système, sauf à procéder de temps à autre à une hausse des cotisations ou à un report de l'âge de départ pour maintenir l'équilibre."

Alain Minc au Parisien


L'idée d'Alain Minc permettrait, selon lui, d'éviter :

  • Une transition complexe de 15 ans
    Le gouvernement a prévu une transition de 15 ans des régimes spéciaux et autonomes vers le régime universel à points, pour prendre en compte les spécificités et avantages de chaque profession. L'objectif est une transition en douceur pour les cas les plus difficiles (fonctionnaires, médecins libéraux, indépendants ...). 

    Par exemple, les avocats craignent comme beaucoup de ces régimes, un doublement de leur taux de cotisation (de 14 % à 28 %).
    Les cheminots et les agents de la RATP redoutent la perte de leur droit au départ anticipé (au titre de la pénibilité), les fonctionnaires une attaque contre leur niveau de vie. Pour les fonctionnaires, le calcul de la pension sur l'ensemble de la carrière sera moins avantageux que celui basé actuellement sur les 6 derniers mois. 

    "[La transition de 15 ans vers le régime universel] est totalement anxiogène ! Le résultat, c'est que les perdants hurleront et qu'on n'entendra pas les gagnants. Si on persiste, je crains un accident qui oblige le gouvernement à reculer". Alain Minc

  • Les mouvements de contestation contre la réforme des retraites 

    Les assurés qui manifestent aujourd'hui ne seraient plus concernés par la réforme des retraites.
    Âge de départ anticipé, dispositif de pénibilité, majorations, règles de calculs des pensions ... autant de spécificités que de régimes.
    Les assurés de ces professions profiteraient de leurs avantages actuels jusqu'à la liquidation de leur retraite.         





Crédits vidéo : JT 20h France 2 
Rédaction de France Télévisions



En optant pour cette idée, la réforme des retraites s'appliquerait seulement dans 42 ans ! 

Est-il vraiment viable eu égard au problème de financement des retraites de retarder d'autant l'application de cette réforme qui a pour but d'équilibrer les comptes ?
Compte tenu des probables changements de gouvernement dans les décennies à venir, n'y a-t-il pas un risque que la réforme ne soit mise en cause trop souvent, vidée de sa substance, voire abandonnée ?

Le gouvernement précise sa volonté de faire avancer la réforme dès maintenant. 

"Il ne faut pas que le système soit obsolète au moment où les prochaines générations d'actifs arriveront à la retraite. La bascule a besoin de se faire maintenant.

Coralie Dubost - députée LREM de l'Hérault 


A suivre !

 

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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr



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