Le nouveau rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (COR) s'interroge sur l'impact des inégalités au sein de chaque génération dans notre système de retraite.
Comment expliquer les inégalités entre les générations ?
Et dans quelle mesure peuvent-elles être compensées au moment de la retraite ?
Le marché de l'emploi au fil des générations
" Les inégalités du revenu salarial se sont creusées à tous les âges au fil des générations."
Rapport du COR - 11 juillet 2019
Plusieurs points à retenir sur les différentes générations de retraité(e)s :
- Les carrières se fragilisent sous l'effet d'un accroissement des situations précaires
Taux de chômage, taux d'emploi précaire, temps partiel subi ... Tous ces indicateurs ont augmenté entre les générations 1970 et 1985. Si les jeunes sont généralement les plus touchés par la précarité de l'emploi, ce sont les femmes qui sont le plus durement impactées (à tous les âges) par cette accroissement de la précarité de l'emploi. Celles-ci sont, en effet, plus susceptibles de connaître des carrières discontinues.
- L'écart du revenu salarial hommes-femmes tend à se réduire pour les générations récentes
Deux raisons à cela : les inégalités entre femmes augmentent et les inégalités entre hommes diminuent.
- Le taux de précarité augmente pour les générations les plus jeunes
Moins de 20 % des individus né(e)s entre 1958 et 1962 touchaient un salaire annuel brut inférieur au SMIC annuel entre 30 et 34 ans. Ils sont près de 28 % pour les générations 1978-1982 !
- La croissance de la précarité n'est pas synonyme de perte de droits à la retraite
Si le nombre de situations précaires a augmenté depuis les années 70, le nombre de trimestres moyen validé au régime de retraite de base, la CNAV, à l'âge de 30 ans s'est stabilisé depuis 1975. Les situations de précarité s'accumulent, mais l'accumulation des droits retraite n'a pas été freinée pour autant.
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Les conditions de vie selon votre génération
" Les générations nées vers 1945 apparaissent dès lors relativement favorisées, car elles ont été successivement jeunes à une époque favorable aux jeunes puis seniors à une époque favorable aux seniors "
Rapport du COR - 11 juillet 2019
- Certaines générations sont plus favorisées en matière de niveau de vie
Aujourd'hui, les plus de 40 ans ont un niveau de vie supérieur à la moyenne nationale. Les moins de 40 ans ont un niveau de vie inférieur.
Dans les années 70, les plus de 65 ans avaient un niveau de vie inférieur à la population totale.
Le COR met en avant 3 générations distinctes : les anciennes générations qui ont passé leur vieillesse dans la pauvreté; les générations nées en 1940-1950 qui ont été plutôt épargnées en début comme en fin de vie; et les jeunes générations (nées après 1960).
Les jeunes générations ont été pauvres pendant leur jeunesse, et souffrent plus de la pauvreté entre 30 et 45 ans que les anciennes générations.
Les actifs d'aujourd'hui ont des plus petits logements que leurs parents au même âge. Pas de baisse du niveau de vie pour autant !
La réduction du nombre de personnes par ménage explique cette situation. Les actifs d'aujourd'hui font moins d'enfants que les générations précédentes. Ils se tournent donc vers des logements de plus petites tailles. Les taux "d'équipement automobile" et de départ en vacances n'ont pas assez varié pour démontrer une inégalité entre générations.
- Le montant des pensions stagne au fil des générations
Entre 2015 et 2030, les pensions récemment liquidées ne progressent plus en euros constants au fil des générations.
Le COR prévoit pour 2030, que les retraité(e)s né(e)s vers 1945 vont avoir le même niveau de vie que les retraité(e)s les plus jeunes (né(e)s en 1965). Jusqu'à aujourd'hui, les retraité(e)s les plus jeunes avaient en moyenne un niveau de vie supérieur aux retraité(e)s les plus âgé(e)s.
- Les inégalités de niveau de vie ne sont pas amenées à s'élever au fil des générations
Les inégalités de niveau de vie ont beaucoup baissé depuis les années 1970.
Le niveau des inégalités est resté relativement stable depuis les années 1990. Le COR estime que le chômage et la précarité de l'emploi ont bien "contribué à accroître les inégalités de niveau de vie parmi les salariés où chômeurs dans les années 1980 et 1990, mais cette hausse reste d'ampleur limitée".
- Les jeunes générations plus impactées par la pauvreté
Le COR l'indique clairement : la "pauvreté a changé de visage". Quand les personnes âgées étaient les principaux concernés par la pauvreté dans les années 1970, les jeunes sont les plus touchés depuis les années 1990.
Le taux de pauvreté des générations nées après 1960 augmente au fil des générations avant et après l'âge de 30 ans.
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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr
