Réforme des retraites : que propose Emmanuel Macron concrètement ?

mardi 23 octobre 2018

La réforme des retraites fait l’objet de beaucoup d’interrogations. Il s'agit de créer un « système juste, unique, transparent » pour « protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques ». Ce que l'on sait :

 

Le Gouvernement promet, avec cette réforme simplicité et égalité, mais à quoi doit-on s’attendre réellement ?

La réunion organisée par Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye avec les partenaires sociaux le 10 octobre 2018, a permis de présenter les grands principes retenus par le Haut-Commissaire dans le cadre de la construction du système universel.


Un système de retraite universel plus juste

Cette réforme vise une solidarité renforcée, avec une égalité entre les travailleurs.

Emmanuel Macron souhaite en finir avec la pluralité des régimes et propose de converger les 42 régimes existants en un système universel par points, où 1€ cotisé permettrait d’octroyer les mêmes droits quel que soit le statut (salarié, indépendant, fonctionnaire).

 

Système des majorations pour enfants uniformisé

Dans le système actuel, il existe des différenciations entre le secteur public et privé. Notamment pour les majorations pour enfants. Dans le secteur privé, l’arrivée ou la naissance d’un enfant permet d’octroyer jusqu’à 8 trimestres de majoration de durée d’assurance, contre 2 trimestres dans le secteur public.

La réforme des retraites prévoit d’accorder des points pour chaque enfant, dès le premier, pour compenser les impacts de l’arrivée ou de l’éducation de l’enfant sur la carrière des parents.

 

Prise en compte des interruptions d’activité

Des points seront également accordés pour les interruptions d’activités liées aux aléas de carrière ou de vie : chômage, invalidité, maternité, aidants familiaux,…

 

Pour la Fonction publique

La réforme permettra aux fonctionnaires d’intégrer les primes perçues durant leur carrière dans leur calcul des droits à la retraite.

 

Le plafonnement des hauts revenus

Aujourd’hui, les cadres supérieurs/dirigeants cotisent jusqu'à un maximum de 318 000 euros annuel brut soit 26 500 euros bruts/mois. La réforme de 2019 prévoit un plafonnement des cotisations pour les hauts revenus à hauteur de 120 000 euros annuel brut soit 10 000 euros bruts/mois de revenus d'activité. Une diminution des cotisations entraîne plus de revenus immédiats mais forcément une diminution des pensions futures. Par conséquent, la future retraite de ces cadres dirigeants trentenaires sera moindre par rapport à celles que perçoivent actuellement les cadres à la retraite. Cependant, des cotisations diminuées signifient également un salaire net plus élevé.

Les cadres auront un salaire net plus élevé tout au long de leur carrière mais une retraite plus faible que celles de leurs aînés (environ divisée par 2). Pour Emmanuel Grimaud, fondateur de Maximis, cela suppose de la part des futurs cadres supérieurs un effort d’épargne et une capacité à épargner sur des placements avec des rendements corrects tout en limitant le risque.

 

Ce qui ne changera pas… en théorie

La réforme prévue suscite beaucoup d’inquiétudes pour les Français sur le maintien des droits acquis. Le Gouvernement assure que certains droits ne seront pas affectés par la réforme, tels que la pension de réversion où l’âge légal du départ à la retraite.

Comme le rappelle la ministre des Solidarités et de la Santé « il n’y pas d’enjeux financiers dans cette réforme ». Questionnée sur le sujet, Agnès Buzyn, a déclaré lors de son interview sur RTL que " le seul engagement qui a été pris, c'est que l'âge de 62 ans restera l'âge minimal de départ. Après, tout le reste est en discussion avec les partenaires sociaux. "

Malgré les promesses du Gouvernement sur le maintien de ces droits, des doutes subsistent. Le gouvernement affirme ne pas vouloir reculer l’âge de départ à la retraite, mais a-t-il confirmé la garantie d’un départ à taux plein ?

La proposition du Medef sur la création d’un « âge pivot » à 63 ans est une mesure qui suscite des interrogations. Cette dernière inciterait le salarié à reculer son départ en retraite pour prétendre à un taux sans décote. Ce mécanisme de décote existe déjà dans les régimes complémentaires AGIRC-ARRCO.

Lors de son passage sur RTL, la question de l’âge pivot a été posée à la Ministre qui a préféré botter en touche, répondant que c'était "une contribution du Medef, ça les regarde". Selon Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, l'instauration d'un système d'âge pivot permettrait de mieux prendre en compte l'espérance de vie.

 

 

A lire également :

Décryptage de l'Expert Retraite : les conclusions des concertations, ce qu'il faut retenir

Info / Intox ? La future Réforme prévoit un départ à la retraite à 63 ans

 

Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr


;