La retraite des cheminots : ce que vous ne savez pas

mercredi 18 avril 2018

Evoquée comme l'un des "privilèges"de leur statut, la retraite des cheminots représente un coût financier de plus en plus difficile à assumer par l'Etat. Elle s'explique toutefois par des conditions de travail pas si avantageuses…





 

Des avantages certains pour les cheminots retraités…

 


La réforme annoncée du statut des cheminots est annoncée par l'Etat comme une réforme nécessaire en raison du coût important occasionné par le régime spécifique dont bénéficient les employés de la SNCF. Des avantages qui portent notamment sur leur retraite :

• Un âge minimal de départ à la retraite prévu pour 2024 de 52 ans pour les conducteurs et de 57 ans pour les agents sédentaires;

• Une pension retraite à taux plein équivalant à 75 % du salaire des six derniers mois d'activité, pour des versements moyens supérieurs à la moyenne des retraites françaises (2063 € par mois contre 1376 € en 2015).

 

Mais des inconvénients réels durant leur carrière

 

Les cheminots sont-ils réellement les privilégiés que certains voudraient nous faire paraître ? Leur statut, défini au début du XXe siècle, visait pourtant à rétablir une certaine équité, en regard de leurs rudes conditions de travail : en 1920, il s'agissait de risques fréquents de brûlures, de graves problèmes oculaires causés par le travail en plein froid, ou de maladies provoquées par la manipulation du charbon.

Si les conditions de travail des cheminots se sont évidemment améliorées au fil des ans, il n'en reste pas moins que les employés de la SNCF se plient à d'autres contraintes. Les trains roulant jour et nuit, et 7 jours/7, les cheminots sont soumis au travail de nuit et de week-end. C'est ainsi qu'une réglementation interne prévoit 126 jours de repos annuels, dont 52 jours de repos doubles, soit 2 jours consécutifs. Quant au salaire réputé supérieur à celui de la moyenne des Français, il n'est en réalité que de 100 € plus élevé. Encore s'agit-il bien d'une moyenne, puisque la grande variété des postes entraîne également d'importantes disparités de salaire entre les agents les moins bien lotis et les cadres supérieurs. 60 % des cheminots toucheraient ainsi moins de 3000 € bruts selon l'hebdomadaire Marianne.



Quelles sont les conséquences pour l’Etat ?


Justifié ou non, le statut des cheminots représente malgré tout un poids financier important pour l'Etat : on comptait 260 000 retraités de la SNCF en 2017, pour 150 000 cheminots actuellement en activité, soit près de 2 retraités pour un cheminot en activité. Il s'ensuit un coût de prestations de retraite supérieur aux cotisations des employés. En 2016, 5,3 milliards d'euros de prestations de retraite ont été versés, Parmi lesquels 3,3 milliards d'euros ont été assumés par l'Etat. Une situation jugée aujourd'hui intenable par le président Macron.

 

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