Que cache la fusion de la retraite complémentaire des salariés ?

vendredi 10 novembre 2017

A partir du 1er janvier 2019, les salariés non cadres et cadres partageront la même caisse de retraite complémentaire. Sur le papier c’est une vraie simplification (et une vraie économie) : qu’en est-il-vraiment ? Explications

 


L’unification du régime


Depuis octobre 2015, AGIRC et ARRCO, les deux caisses de retraite complémentaire des salariés cadres et non-cadres, ont signé un accord d’unification qui doit s’opérer le 1er janvier 2019.

Les négociations de ce projet ont commencé mercredi dernier entre les partenaires sociaux au siège du Medef (Medef, U2P, CPME, et CFDT, FO, CGT, CFE-CGC, CFTC). Cette fusion concernera environ 30 millions de français.

 


De nombreux accords à régler d’ici la fin d’année


En effet, plusieurs questions devraient être traitées concernant cet accord jusqu’à janvier 2018, date de fin des négociations ; notamment la question des droits familiaux comme la pension de réversion et les modalités de financement des régimes.

Par exemple, l’âge auquel un veuf ou une veuve peut prétendre à la pension de réversion est de 55 ans à l’ARRCO et 60 ans à l’AGIRC. Le projet de fusion prévoyait de fixer cet âge à 57 ans. Mercredi matin, les partenaires ont trouvé un accord pour l’établir à 55 ans, à partir du 1er janvier 2019.

En outre, la question du statut de « cadre » est au cœur des interrogations. Normalement, une fois la fusion effectuée, le régime ne se référera plus au statut de « cadre », mais bien au niveau de revenu pour déterminer le montant de la pension.

Egalement mise en avant, la valeur du point : en 2017, le point ARRCO est de 1.2513 € et le point AGIRC de 0,4352 €. Le regroupement des caisses aura pour effet d’unifier la valeur des points. Ainsi, c’est le point ARRCO qui sera pris en référence pour le calcul des pensions à partir du 1er janvier 2019.

A savoir : 80 % des personnes ne cotisent qu’à l’ARRCO, aucun changement, donc, pour eux.

 

Baisse de pension : la fausse inquiétude

 

La CGT de son côté affirme son inquiétude quant à cette fusion, qui entraînerait selon elle 9 % de baisse des pensions retraite sur 15 ans « y compris pour les retraites déjà liquidées » d’après Marie-José Kotlicki (CGT).

Une indication que tous les autres négociateurs réfutent, en expliquant qu’il « n’est pas souhaitable, ni économiquement ni socialement, de baisser les pensions ».

Nous ne manquerons pas de revenir sur le sujet pour vous détailler les prochaines négociations.

 

 

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