Élections présidentielles 2022 : quelles sont les propositions retraite des candidats ?

mercredi 23 mars 2022

Âge de départ, financement des retraites, revalorisation des pensions … comment est abordé le thème des retraites par les candidats ?

La campagne présidentielle se lance lentement. A moins d'un mois du premier tour, quelles sont les thématiques abordées par les candidats, quelles sont les opinions au sujet des retraites ?

Âge de départ, financement des retraites, spécificités des carrières, régimes spéciaux, etc… Quelles sont les propositions des principaux candidats sur la retraite ? 

Simul-retraite.fr vous permet de faire le point pour vous préparer aux deux tours de l’élection, prévues ces 10 et 24 avril 2022.


7 thèmes au sujet de la retraite abordés lors de la campagne à l’élection présidentielle 2022

Qui soutient la réforme des retraites d’Emmanuel Macron ?

Le président est revenu sur son projet initial de réforme des retraites. S’il souhaitait faire basculer les 42 régimes de retraite existants en un seul régime universel par points, il a finalement revu la copie de son projet.

Finalement, Emmanuel Macron plancherait finalement sur la mise en place d’un régime universel avec 3 blocs : un salarié, un fonctionnaire et un dernier bloc indépendant. Cette version adoucie du projet initial n’a pas suffi à séduire les opposants à la réforme. Yannick Jadot (EELV) s’est par exemple dit opposé à une réforme “hyper-individualiste”.

Valérie Pécresse (LR) s’est positionnée en faveur de la réforme des retraites proposée par le gouvernement, et souhaite la “relancer dès le printemps 2022” en cas d’élection. Le programme de Valérie Pécresse ne fait pas mention de la fin des régimes spéciaux.

Au contraire, Eric Zemmour (Reconquête) propose de mettre fin aux régimes spéciaux en alignant les régimes public et privé, à l’image de la première version de la réforme des retraites proposée par Jean-Paul Delevoye à l’été 2019. 


Âge de départ à la retraite et durée de cotisation requise pour le taux plein

Peu de surprises : 3 camps s’opposent sur la question de l’âge de départ à la retraite.

Emmanuel Macron a dit adieu à sa promesse de maintien de l'âge légal de départ à 62 ans, et privilégie finalement un report de l'âge légal à 65 ans. Les candidats de la droite rejoignent cette proposition au service du financement des retraites. C’est le cas de Valérie Pécresse, avec le recul de l’âge de départ à 65 ans de manière progressive d’ici 2030. Eric Zemmour s’aligne sur cette proposition et préconise un recul progressif de l’âge légal de 64 ans d’ici 2030.

Les candidats de gauche ne sont pas favorables au recul de l’âge légal. Yannick Jadot souhaite conserver l’âge légal à 62 ans. Anne Hildalgo (PS) précise dans son programme qu’elle souhaite “sanctuariser l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans”.

Enfin, Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) refusent l’allongement de l’âge de départ.

Jean-Luc Mélenchon privilégie un retour de l’âge de départ à 60 ans. Une mesure associée à la réduction de la durée de cotisation nécessaire permettant de valider les conditions d’une retraite calculée à taux plein : avec un passage à 40 ans contre 43 ans aujourd’hui.

Si la présidente du Rassemblement National avait communiqué sur le retour de la retraite à 60 ans, elle a finalement revu sa copie pour adopter une version progressive. Ainsi, Marine Le Pen prévoit d’instaurer la retraite à 60 ans (et 40 annuités de cotisations) pour les français ayant commencé à travailler avant 20 ans. Un système progressif de 160 à 168 trimestres serait alors mis en place pour les personnes entrées sur le marché de l’emploi entre “20 et 24 ans et demi”. A partir de 25 ans, les conditions seraient alors identiques à celles en place aujourd’hui : un âge légal de départ à 62 ans et 42 annuités de cotisation requises. La candidate souhaite aussi indexer le montant des pensions de retraite sur l’inflation.


Mais comment financer les retraites ?

Emmanuel Macron s’en tient à l’étude du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui appuie sur la nécessité de “travailler plus longtemps”. Ainsi, le Président de la République privilégie un allongement de la durée de cotisation pour bénéficier des règles pour une retraite à taux plein. L’idée étant qu’allonger la durée de cotisation permet d’augmenter les ressources à disposition pour procéder au versement des pensions, mais également de diminuer le poids des pensions versées (via l’allongement du temps de travail).

Valérie Pécresse et Eric Zemmour suivent cette idée, mais privilégient le recul de l’âge légal de départ pour financer les retraites. Pour le candidat du parti Reconquête, le décalage de l’âge légal de départ à 64 ans permettrait de réaliser 20 milliards d’euros d’économies.

Les autres candidats ont été plus originaux pour trouver des ressources de financement des retraites.

  • Anne Hildalgo souhaite une augmentation des salaires et une lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale “qui privent les régimes sociaux de ressources précieuses”.
  • Yannick Jadot souhaite “mobiliser le fonds de réserve des retraites ou une partie des fonds de la CADES disponibles à compter de 2021”, mais aussi “élargir l’assiette de cotisation aux revenus du capital” ou encore un “plan de régularisation des travailleurs non déclarés qui deviendront autant de cotisants”.
  • Jean-Luc Mélenchon considère deux options : soit de “mettre le salaire des femmes au même niveau de ceux des hommes (et les cotisations sociales feront la différence)” ou de “créer un million d’emploi” en estimant qu’augmenter le nombre de cotisants permettra d’assurer simplement le versement des retraites, et ce, sans avoir besoin de toucher à l’âge de départ, au montant des pensions, ou encore sur les cotisations sociales versées par les actifs.

Comment prendre en compte les spécificités des métiers ?

Emmanuel Macron prévoit un “chantier à mener sur l’emploi des seniors, et des emplois pénibles (pour charges lourdes et horaires décalées)” mais aussi “d’adapter le temps de vie au travail aux difficultés de certaines tâches”. Le président considère qu’il est important de “repenser l’âge des seniors”.

Valérie Pécresse n’est pas entrée en détails sur cette question mais précise qu’il est important d’évoquer la pénibilité du travail, et de proposer un âge légal différencié selon les situations qui le nécessitent. Yannick Jadot suit cette idée et veut “revoir le compte professionnel de prévention qui permet aux actifs aux métiers “pénibles” de partir plus tôt””.

Anne Hidalgo prévoit le rétablissement des 4 critères de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron, et un “effort pour assurer le maintien dans l’emploi des 55-62 ans”.

Eric Zemmour souhaite quant à lui moduler l’âge de départ pour ceux qui ont commencé à travailler jeune ou dans un métier pénible. Le candidat de Reconquête souhaite mettre en place un système de bonus/malus pour encourager les entreprises à conserver les 50-64 ans en emploi.


Vers une revalorisation des petites pensions ?

Emmanuel Macron avait prévu une disposition pour revaloriser les pensions modestes. L’exécutif prévoit d’augmenter le minimum retraite à 1100 euros pour les carrières complètes, et évoluerait ensuite pour atteindre 85 % du SMIC net pour ces assurés à carrière complète.

Valérie Pécresse souhaite aussi procéder à des revalorisations pour les pensions modestes. Elle propose dans son programme une revalorisation à hauteur du SMIC net pour les carrières complètes à l’horizon 2030, mais aussi les pensions des conjoints collaborateurs artisans, commerçants, agriculteurs. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon rejoignent également cette idée d’une revalorisation à hauteur du SMIC pour les carrières complètes (l’on comprend ici pour une application immédiate de la mesure, et non pas à l’horizon 2030).

Yannick Jadot a communiqué sur une revalorisation du minimum retraite au niveau du seuil de pauvreté, à hauteur de 1 000 €. Jean-Luc Mélenchon parle d’une revalorisation à hauteur de 1 400 € nets par mois pour les carrières complètes, et d’élever le minimum retraite à 1 000 € pour les autres retraités : ceux ne pouvant pas bénéficier des conditions d’une retraite à taux plein.

Enfin, Marine Le Pen prévoit également un minimum retraite de 1 000€ pour les carrières complètes.


Quid de l’égalité hommes-femmes et des droits à réversion ?

Comme prévu dans le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron souhaite que “le conjoint survivant perçoive 70 % du total des pensions de retraite du couple”. Il était aussi question de mettre en place une bonification de la pension à partir du 1er enfant (contre à partir du 3ème enfant aujourd’hui).

Valérie Pécresse augmenterait de 39% le montant des pensions de réversion des conjoints survivants lorsque ceux-ci n’ont pas acquis de droits personnels à pension. La candidate des Républicains souhaite que les conjoints survivants perçoivent 75% et non plus 54% de la pension du conjoint. Eric Zemmour s’est aussi montré favorable à cette mesure (avec un passage du taux de 54% à 75%).

Marine Le Pen procéderait à “rétablir la demi-part des veuves et veufs”.


Les dispositifs de transition emploi-retraite seront-ils bientôt privilégiés ?

Le Président de la République pourrait poursuivre ses mesures de transition emploi-retraite déjà mises en place : comme l’assouplissement des conditions d’éligibilité au cumul emploi-retraite; ainsi que l’ouverture de la retraite progressive aux cadres en forfait jours.

Valérie Pécresse souhaite également privilégier ces dispositifs, via la suppression des cotisations retraite pour le cumul emploi-retraite.


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Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr

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