La retraite en France, toute une histoire...

samedi 3 novembre 2018

De la création du premier régime de retraite français à la prochaine Réforme des Retraites. Avec Simul-Retraite, voyagez à travers l'histoire !


De quand date le 1er régime de retraite français ?

L'assurance retraite française vous semble faire partie d'une histoire assez récente ? Et pourtant ! Le 1er régime de retraite ne remonte pas au XXe siècle mais… au XVIIe ! C'est dans la marine royale, sous Louis XIV, qu'est instauré le premier régime de retraite pour les marins. Il faudra cependant attendre 1910 pour assister à une première tentative réelle de création d'une retraite pour les plus démunis.
Durant les années 1920-1930, on tente à nouveau, également en vain, de réunir les conditions du versement d'une retraite aux travailleurs âgés. Jusqu'en 1941, où l'ancêtre de notre minimum vieillesse est institué : il s'agit d'une allocation versée aux salariés trop vieux pour continuer à travailler.

 

De 1945 à la prochaine Réforme des Retraites

1945-1961 : un système à construire

  • Ce n'est qu'en 1945, avec la naissance de la Sécurité Sociale, que l'assurance-vieillesse vient au monde. Destinée à tous les salariés, sauf ceux issus du monde agricole, elle fonctionne selon le système de répartition encore en vigueur de nos jours. Le régime général est financé par les cotisations des actifs, à destination des travailleurs âgés de 65 ans et plus.

  • 1947 : Création de l'Agirc, régime complémentaire dédié aux cadres.

  • 1949 : 3 caisses de retraites sont créées pour les professions indépendantes (la CNAVPL, la Cancava, et l'Organic).

  • 1956 : Le minimum vieillesse est instauré, à destination des personnes de plus de 65 ans n'ayant pas suffisamment cotisé pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

  • 1961 : Création de l'Arrco, régime complémentaire destiné à tous les salariés, cadres et non-cadres.

1971-1982 : l'âge d'or des retraites

Avec les Trente glorieuses et le boom démographique de l'après-guerre, les pensions sont revalorisées.

La réforme Boulin de 1971 prévoit ainsi un meilleur partage des fruits de la croissance en allongeant la durée d'assurance requise, tout en optant pour un mode de calcul plus avantageux pour les assurés.

En 1972, la souscription à un régime de retraite complémentaire devient obligatoire pour les salariés et anciens salariés de l'agriculture.

Enfin, en 1982, François Mitterrand abaisse l'âge de départ à la retraite à 60 ans, sous réserve d'avoir cotisé 37,5 ans.

1991-2000 : la remise en question

À l'issue de cette période faste pour l'économie française, la question du vieillissement de la population devient centrale pour assurer la pérennité du système de retraite. En 1991, Michel Rocard, alors Premier ministre, publie son livre blanc sur les retraites, qui propose différentes pistes de réformes.

En 1993, dans la continuité de ce livre blanc, Edouard Balladur fait voter une réforme prévoyante entre autres l'allongement progressif de la durée de cotisation, un nouveau mode de calcul des pensions retraites, une indexation des pensions sur les prix, et la création du Fonds de solidarité vieillesse (FSV).

1999 : Lionel Jospin s'attaque à son tour au dossier des retraites avec l'instauration du Fonds de réserve pour les retraites (FRR), alimenté par une taxe sur les revenus du patrimoine et des placements, et par des dotations annexes, dans le but de pérenniser le système des retraites confronté aux défis du papy-boom.

2000 : Création du COR (Conseil d'orientation des retraites), composé d'élus, d'experts, de représentants de l'État, des partenaires sociaux et de la société civile. Il assure le suivi du système des retraites français, et dispense conseils et propositions.

2003-2014 : le temps des réformes

Dès 2003, les réformes s'enchaînent, visant à préserver l'assurance retraite de la banqueroute. Les durées d'assurance se voient de nouveau allongées, la valeur des trimestres est revue à la baisse, et certaines dispositions sont modifiées.

2003 : Réforme Fillon. Elle prévoit l'allongement de la durée de cotisation, l'alignement progressif de cette durée du public sur le privé, une mesure d'incitation à repousser la date du départ en retraite, et la création de nouveaux produits d'épargne retraite par capitalisation.

2007 : Les régimes spéciaux sont réformés, dans le sens d'un alignement sur la durée de cotisation du public. Le calcul de la pension retraite se base désormais sur les 6 derniers mois d'activité.

2010 : Réforme Woerth, visant à renforcer les mesures déjà instaurées pour les rendre plus efficaces. L'âge légal minimum de départ en retraite est fixé à 62 ans, et l'âge de taux plein automatique, à 67 ans.

2014 : Réformes Ayrault et Touraine. Tandis qu'un compte pénibilité est instauré, la durée de cotisation se voit encore allongée, et la valeur d'un trimestre, abaissée à 150 fois le SMIC horaire brut. Le rachat de trimestres est facilité. Le cumul emploi-retraite ne permet plus l'ouverture de nouveaux droits à l'assurance vieillesse.

2019 : ce que nous prépare la prochaine Réforme des retraites.

 

 

Ecrit par la rédaction de Simul-retraite.fr

 

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