Quel est l'âge réel de départ à la retraite des fonctionnaires ?

lundi 7 mars 2016

Plusieurs études récentes pointent l’allongement progressif de la durée d’activité dans les différentes fonctions publiques. A quel âge réel un fonctionnaire part-il à la retraite en moyenne, et comment expliquer les évolutions actuelles ?

Des durées d’activité variables dans les trois fonctions publiques…

Le dernier colloque annuel du Conseil d'orientation des retraites, le COR, a permis de faire un point sur l’âge moyen auquel les fonctionnaires mettent désormais fin à leur activité.

L’étude présentée à cette occasion par la direction des retraites et de la solidarité (DRS) met en relief des contrastes importants entre les différentes fonctions publiques :

  • 61,1 ans pour les agents de la fonction publique d’État (SRE),

  • 61,6 ans pour les agents de la fonction publique territoriale (une partie de la CNRACL),

  • 59,4 ans pour les agents de la fonction publique hospitalière (une partie de la CNRACL).

Cette différence s’explique notamment du fait que le personnel hospitalier appartient, en grande majorité, à la catégorie des fonctionnaires dite « active ». Par opposition aux agents « sédentaires », dont l’âge de départ est aligné sur celui du privé (62 ans en 2017), la catégorie active bénéficie d’une ouverture de droits plus précoce soit 57 ans en 2017 en raison de la pénibilité particulière de leur métier : infirmières, sages-femmes, mais aussi policiers, sapeurs-pompiers...

 

…mais partout en augmentation sensible

Dans le numéro 14 de la revue « Questions Retraite & Solidarité », la Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales (CNRACL) se penche sur l’évolution de l’âge de départ à la retraite dans les administrations territoriales et hospitalières dont elle a la charge, au cours des quinze dernières années.

Le constat, sans appel, est celui d’un allongement de la durée d’activité : un nouveau retraité de la CNRACL avait en moyenne 57,3 ans en 2000, alors qu’il était âgé en 2014 de… 60,7 ans !

La tendance devrait s’amplifier dans les années à venir par effet mécanique de la réforme de 2010, et par la nécessité de cotiser plus longtemps pour bénéficier d’un taux plein.

La progression, surtout, apparaît très différenciée selon les sexes. Si les hommes n’ont retardé leur départ que d’une petite année en moyenne à savoir 61 ans en 2014 contre 60 ans en 2000, les femmes ont reculé leur âge de départ de quatre ans portant leur âge de départ à 60,5 ans en 2014 contre 56,1 ans en 2000, une conséquence directe de l’extinction des avantages accordés aux mères de trois enfants au 1er janvier 2012, lesquelles pouvaient auparavant partir dès 55 ans si elles totalisaient au moins 15 années de service.

 



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