Pourquoi le décalage de l’âge de la retraite est inévitable ?

vendredi 6 mars 2015

Comme c’était malheureusement prévisible les propositions annoncées aujourd’hui par le MEDEF concernant les pistes de réformes pour les retraites complémentaires Arrco et Agirc ne font pas l’impasse sur le décalage de l’âge de départ à la retraite.


Est-ce si choquant de partir à la retraite plus tard ?

Depuis longtemps, tout le monde sait que la France ne pourra pas faire l’économie du report de l’âge de départ à la retraite, comme nos compatriotes européens, qui ont déjà des âges de départ à 65, 67 ou encore à 68 ans. L’âge de 62 ans reste trop jeune par rapport à ce que peuvent se permettre les finances des caisses de retraite et l’espérance de vie et ce, d’autant plus qu’aujourd’hui, à 62 ans, les capacités et la forme physique des personnes n’ont rien à voir avec ce qu’elles pouvaient être il y a 20 ans. On n’est pas des vieillards à 62 ans. On rentre maintenant dans le troisième âge plutôt vers 70-75 ans.

A cet égard, le succès du départ à la retraite à 60 ans (version présidentielles 2012) : plus de 150 000 départs annuels, et la facilité avec laquelle on peut être éligible (il suffit d’avoir travaillé trois mois avant son 20ème anniversaire) ne manqueront pas de devoir être remis en cause dans les prochaines années, compte tenu de l’impact négatif que cela a sur l’équilibre financier des caisses de retraite.

« Depuis des années, nous anticipons ce décalage de l’âge de départ. Il est dommage de devoir attendre d’être au pied du mur pour prendre les décisions. On peut imaginer que l’âge de 67 ans est brandi par le Medef comme un point de départ à la négociation et qu’au moins dans un premier temps et pour quelques années, l’âge de départ sera plutôt fixé à 64 ans. » prédit Emmanuel Grimaud, Président Fondateur de Maximis Retraite et de Simul-retraite.fr.

Le décalage de deux ans de l’âge de retraite permet à la collectivité de gagner 24 milliards d’euros annuels, ce qui représente un gain indispensable pour les caisses de retraite, mais cela permet également aux salariés d’avoir une retraite significativement plus élevée du fait que les deux années de cotisations additionnelles permettent d’améliorer les paramètres de calcul et d’augmenter la retraite du salarié de 5 à 20%.


Est-ce si choquant de partir à la retraite plus tard ?

Certes, les employeurs aujourd’hui ne sont pas organisés pour permettre d’employer les salariés en CDI à temps plein jusqu’à 64 et encore moins jusqu’à 67 ans.

Pourtant, des dispositifs existent et sont très efficaces: retraite progressive et cumul emploi-retraite, permettant d’associer un atterrissage en douceur à une perte de revenus limitée voir inexistante pour le salarié et un allègement des coûts pour les entreprises et les caisses de retraite. Les entreprises auront tout intérêt (et le feront inévitablement à l’avenir), à utiliser massivement ces dispositifs, sachant que cela réduit largement le coût des plans de départs brutaux actuellement mis en place.

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